An excerpt from 'L'herbe à brûler' (Calmann-Levy, 1978) of Conrad Detrez.
The author started studies to become a minister of the Roman Catholic Church, in Louvain (Leuven) university, in the sixties. He changed his mind and went to Brasil, where he had painful experiences under the military government [ finally, thinking of what were Spain, Portugal, Greece, central and eastern Europe, most of Asia and South America in the sixties, things are not evolving so bad, after all]. He did learn something useful from this Brasilian period, as he was later the radio reporter to give the best account for French-earing people of the Portuguese revolution of 1975. Still later, he became a French citizen and was involved in diplomacy.

From his Leuven years, read this:


 L'après-midi était doux. Le soleil,      The afternoon was mild. The sun,
 un blanc soleil de printemps, éclairait  a white Spring sun, lighted
 les bouquets mauves et bleus des         the mauve and blue nosegays in the
 parterres de jacinthes, uniques plantes  parterres of hyacinths, which were
 à fleurir,                               then the only plants with flowers,
 avec des crocus éclos sur le tard.       together with newborn crocuses.

 Ces rayons, en avril, sont rares.        These rays, in April, are rare.
 Louvain, la plupart du temps, n'est pas  Leuven, most of the time, is no
 moins grise qu'aux jours les plus gris   less gray than in the grayest days
 de décembre. Le ciel et les murs,        of December. The sky and the walls,
 les pavés, sont gris, comme              the cobblestones, are gray, as is
 la pierre, la terre des places,          stone, the ground of the squares,
 l'écorce des arbres. Les visages des     the trees barks. The inhabitants
 habitants, déteints par des mois de      faces, washed by months of rain,
 pluie, de gel, de brouillard, sont       of frost, of mist, are
 gris. Les maisons qui bordent la         gray. The houses near the Dyle
 Dyle, rivière sale, offrent aux          river, dirty river, show
 regards de longues traînées de           long traces of black mould
 moisissure noire à taches grises.        with gray spots.
 C'est dans cette grisaille que           In this grayness,
 les activistes ont relancé le mouvement  the activists restarted the action
 et multiplié les actions spectaculaires. and multiplied dramatic deeds.
 Un matin, quand la brume n'était pas     On one morning, when the weather
 encore dissipée, un de leurs groupes     was still misty, a group of them
 s'en est pris à sept professeurs         attacked seven professors
 d'histoire de l'art de la faculté        of the Faculty of Arts.
 des lettres. Ils les ont kidnappés,      They kidnapped them,
 emmenés dans un local et interrogés      brought them in a room and asked
 sur ce qu'ils pensaient de la            them what they thought of
 peinture flamande. Comme ils             Flemish painting. As they gave
 francisaient les noms des peintres       the painters names in the French
 les activistes les ont jetés dans        way the activists threw them in
 la Dyle, heureusement peu profonde       the Dyle river, fortunately not
 et coulant sous des nombreuses           very deep and within reach of iron
 passerelles de fer posées à ras de       bridges.
 l'eau. Les esthètes s'y sont             The esthetic experts
 raccrochés, se sont hissés, ont          seized them, went above,
 tenu sur place un meeting, exhortant     organized a meeting on the spot,
 leurs élèves à serrer les rangs et       asking to their pupils to prepare
 à riposter. Les élèves se sont lancés    for fight and strike back. The pupils
 au cri de "vive la culture française!"   yelled "Long life to French culture!"
 sur les premiers Flamands qui passaient
 et les ont à leur tour culbutés dans la
 rivière. Des enseignants néerlandophones
 sont intervenus qui, en guise de
 représailles, ont rejeté leurs collègues
 dans l'eau, se voyant eux-mêmes
 pourchassés peu après par d'autres
 Wallons, refoulés sur un pont et
 précipités par-dessus le garde-fou.
 Plongeons et contre-plongeons se sont
 succédé. Ceux qui ressortaient de l'eau
 y retournaient, entraînés par la chute
 d'autres baigneurs involontaires.
 Avant la fin de la matinée la moitié de
 l'université barbotait dans la Dyle, y
 compris six chanoines : deux Wallons et
 quatre Flamands, de la faculté de Droit
 canon. L'un d'eux était mon professeur
 de jurisprudence civile écclésiastique.
 Il est entré dans l'auditoire trempé
 comme une vache qui serait tombée dans
 son abreuvoir. Sa soutane dégoulinait,

 À suivre ...                                   To be continued ...

A.P. Magnus magnus@anma.ucl.ac.be