David de la Croix

Petite fable budgétaire

Depuis plusieurs années Monsieur Dupont dépense plus que ce qu’il ne gagne. Aujourd’hui il a accumulé une dette importante auprès de son organisme bancaire.

Par chance, Monsieur Dupont a un voisin très généreux, Monsieur Dupuis. Celui-ci a accumulé un capital important en prévision de ses vieux jours. Monsieur Dupuis accepte de donner ce capital à Monsieur Dupont, pour permettre à ce dernier d’éponger une partie de sa dette. En échange, Monsieur Dupont fait une promesse solennelle à Monsieur Dupuis : il lui restituera son capital augmenté des intérêts lorsque celui-ci atteindra l’âge de la retraite.

Pensez-vous que grâce à l’aide de son voisin, Monsieur Dupont soit aujourd’hui plus riche qu’il ne l’était hier ? La réponse est bien évidemment non : la dette qu’il avait hier vis à vis de son organisme financier s’est transformée en une dette vis à vis de son voisin.

Cette histoire, que l’on pourrait croire issue d’un manuel d’introduction à l’économie, est en fait calquée sur une situation bien réelle. Elle illustre en fait que l’opération de reprise du fond de pension de Belgacom par l’Etat belge ne réduit en rien son endettement effectif, lorsque celui-ci est calculé en prenant en compte l’ensemble de ses engagements futurs.

Vincent Bodart et David de la Croix
Professeurs d’économie à l’IRES, UCL


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