ETUDE DES MÉTHODES DE POINT INTÉRIEUR APPLIQUÉES À LA PROGRAMMATION LINÉAIRE ET À LA PROGRAMMATION SEMIDÉFINIE La programmation mathématique, branche de l’optimisation, s’occupe de la minimisation sous contraintes d’une fonction à plusieurs variables, schéma très général s’appliquant à de nombreuses situations pratiques dans beaucoup de domaines (minimisation de coûts, de durées, etc.). Dans le cas d'une fonction et de contraintes linéaires (programmation linéaire), on dispose d'une méthode efficace de résolution : l'algorithme du simplexe, découvert par Dantzig en 1947. Cet algorithme a connu depuis de nombreuses améliorations, et est utilisé dans la majorité des logiciels commerciaux. Cependant, un nouveau type de méthodes de résolution a fait son apparition en 1984 : les méthodes de point intérieur. Depuis, un très important courant de recherches s'est orienté dans cette voie. L’objectif de ce travail de fin d’études est de donner un aperçu de ce domaine relativement récent, en fournissant une description claire et compréhensible de ces méthodes, tant du point de vue théorique que de celui de leur implémentation sur ordinateur et de leurs performances pratiques. Nous nous attacherons dans un premier temps à l’examen du cas linéaire, le plus étudié et le plus utilisé, avant de nous concentrer sur un cas particulier important de la programmation non-linéaire, la programmation semidéfinie, possédant de nombreuses applications. Enfin, nous terminerons en décrivant une implémentation sur ordinateur, réalisée dans le cadre de ce travail de fin d’études, utilisant les méthodes de point intérieur appliquées à la programmation semidéfinie pour résoudre un problème de classification de données (analyse discriminante par ellipsoïdes). Les conclusions que nous tirons de ce travail sont les suivantes : - Les méthodes de point intérieur pour la programmation linéaire sont arrivées à une certaine maturité. Elles jouissent d’une supériorité théorique (complexité polynomiale) et pratique (pour les problèmes de grande taille) par rapport à l’algorithme du simplexe. - Ces méthodes ont de plus l’avantage d’être relativement aisément adaptables à la programmation non-linéaire. En particulier, l’application de ces méthodes à la programmation semidéfinie nous semble très prometteuse de par le nombre important d’applications existantes. - Enfin, notre implémentation d’un algorithme de classification par ellipsoïdes, qui fait partie de ces applications, s’est révélée très efficace puisqu’elle a correctement classé l’ensemble des "Iris de Fisher", problème standard servant de référence dans le domaine de l’analyse discriminante.