Tout en donnant une place privilégiée aux exposés de philosophie populaire et au débat avec la philosophie de Schelling, cet ouvrage propose une interprétation des rapports entre religion et identité culturelle chez Fichte qui se maintient à égale distance des interprétations républicanistes et conservatrices de l'auteur. La thèse centrale peut se décomposer en deux temps: premièrement, le concept de religion chez Fichte doit être reconstruit dans la totalité de son trajet spéculatif, si l'on veut pouvoir en déterminer la signification politique; deuxièmement, le même mouvement d'ensemble doit être accompli au plan du jugement politique, si l'on veut effectivement s'approprier les tentatives de dépassement du nationalisme et du pangermanisme qui mobilisent constamment la perspective cosmopolitique de Fichte. Seule cette exigence interprétative permet de cerner l'actualité d'une philosophie politique capable d'envisager l'Etat post-conventionnel comme une communauté de paroles et de destins pour des jeux de langage multiples. |