La perspective générale de la recherche
menée par Marc Maesschalck pourrait s'intituler "Théorie
de la réflexivité et philosophie de la gouvernance".
Elle porte sur les liens qui tentent de s'établir entre
apprentissage social et gouvernance globale dans un monde en mutation.
L'hypothèse générale qui sous-tend cette
perspective de recherche est que l'émergence d'une forme
démocratique de gouvernance globale dépend avant
tout de la capacité des formes de rationalisation sociale,
sélectionnées dans la pratique, à produire
des apprentissages collectifs de manière telle que l'évolution
des formes de vie puisse être l'objet d'une anticipation
active et délibérée des acteurs et des institutions
concernés en fonction de l'évolution de leurs propres
capacités normatives.
De ce thème générique découle
immédiatement certaines exigences au plan philosophique
: reconstruire une philosophique politique pensée en termes
de philosophie de la gouvernance, comme sortie du modèle
de la cité politique régulée par la représentation
et la délibération dans un cadre de légitimation
forte ; assurer à une démarche philosophique les
conditions d'apprentissage nécessaires à une telle
reconstruction, en particulier par la décomposition de
son projet d'auto-achèvement et la prise en compte de la
transformation du champs scientifique des sciences humaines ;
mobiliser une forme d'épistémologie du jugement
comme guide dans ce travail de renouvellement de la philosophie
politique en recourant aux ressources de la théorie communicationnelle
de l'action et de la pragmatique des réseaux.
Deux intuitions majeures sous-tendent cette recherche
: l'intérêt d'un point de vue spéculatif sur
les limitations de la raison (recherches
fondamentales) ; l'intérêt d'une vérification
du point de vue spéculatif dans l'ordre pratique (recherches
appliquées).