Dans le cadre du développement du Réseau universitaire européen éthique, droit hospitalier et du soin, l' Espace éthique AP-HP (Emmanuel Hirsch, Directeur), et l'Unité d'éthique biomédicale organisent en partenariat le 29 avril 2002 un séminaire de recherche consacré à l'éthique narrative.
Lieu : Espace éthique [Centre hospitalier universitaire Saint-Louis - 1, avenue Claude-Vellefaux - 75010 Paris. Quadrilatère historique, secteur gris, porte 9 (métro Goncourt, Colonel Fabien ou Jacques Bonsergent].
Informations sur les activités de l'Espace éthique : Patrice Dubosc pour les formations universitaires [patrice.dubosc@sls.ap-hop-paris.fr]; Marie-Jacqueline Cazal pour obtenir un formulaire d'inscription au séminaires - conférences - colloques - forums [espace ethique@sls.ap-hop-paris.fr]
Pour en savoir plus sur l' Espace éthique...
Direction scientifique: Pr Mylène Baum.
Intervenants de l'Unité d'éthique biomédicale: Pr Mylène Baum, Pr Michel Dupuis, Stephane Leyens.
Pourquoi l'éthique narrative?
Présentation de Mylène Baum
" Le personnage d'une nouvelle ou d'un roman n'est-il pas par définition un être irréductiblement singulier ? " Milan Kundera
" L'incapacité ou sont les malades d'exposer avec ordre leur histoire revêt une grande importance théorique " Freud
"Je suis le réceptacle permanent d'histoires dont je ne sais que faire " Un médecin interniste.
Le besoin de narrer traverse nos existences de la naissance à la mort. La narrativité nous permet d'advenir sujet de nos existences, de donner sens à une suite d'évènements contingents. Pourtant au moment de la maladie ou de la confrontation avec la mort prochaine, notre histoire s'écrit soudain en pointillé et la narration semble nous échapper. La souffrance est alors celle de perdre notre statut de sujet, de ne plus être les auteurs de nos destinées.
Si l'éthique médicale a repris une place prépondérante à l'hôpital c'est souvent sous la forme d'une approche principaliste, ou purement casuistique. Elle a négligé la spécificité du sujet: nous voudrions le réintroduire par une éthique narrative qui lui redonne le statut d'auteur de sa destinée;Il s'agira pour nous dans cette journée d'étudier les différents courants continentaux et anglo-saxons de l'éthique narrative, de réfléchir à la fonction éthique de la narrativité, et d'élaborer une tentative de méthodologie permettant de dépasser le relativisme casuistique dans la relation soignant soigné: réarticuler à la dimension nécessaire de l'objectivité techno-scientifique du soin une dimension subjective qui, au delà de l'efficacité, pourrait tisser du sens entre l'acteur et le récepteur du soin.
Programme
I. Introduction générale à la pertinence de l'éthique narrative
II. Repères méthodologiques
III. Réflexions partagées
Pourquoi la narrativité ? Tentative d’approches méthodologiques de l’éthique narrative, par Mylène Botbol-Baum, juin 2001:
" [...] Le constat phénoménologique premier est que nous sommes placés face à des scénarios qui s’articulent à neuf autour de l’événement de la maladie et/ou du mourir, qui ne sont que les fragments d’une histoire. Le patient refuse d’être le tout de sa subjectivité ou de son histoire; il veut se dire au-delà de l’accident qui l’enferme dans la dé-subjectivation. Le chapitre de la fin de vie contient les traces mnésiques des chapitres précédents; il n’est pas hétérogène à la globalité de son existence.
Ce constat nous force à repenser la notion de sujet de soins dans le cadre de soins terminaux qui nous semble soit idéal (trop plein de sens) soit vide de sens. Comment faire de l’éthique narrative le substitut d’une théorie de l’action et du fondement du jugement que n’a pu nous donner la psychanalyse ni vraiment la philosophie ! Tel sera l’horizon de notre recherche méthodologique de la réintroduction de la narrativité dans la sphère clinique. "
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