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Marc Maesschalck
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La Pragmatique contextuelle

L'exigence d'un guide épistémologique pour la recherche sur la théorie de la norme et la philosophie de la gouvernance est rencontrée, dans notre recherche, par la construction, depuis 1995, d'une perspective théorique originale nommée " pragmatique contextuelle ". A l'instar de Fichte en Allemagne, puis de G. Gurvitch en France, cette perspective théorique tente de dépasser le formalisme des théories procédurales de la normativité sociale en proposant un concept fort de contexte comme " opérateur de modalisation ". L'action d'une norme est ainsi comprise comme déterminée par la capacité de son jugement instaurateur à anticiper les types de coopérations nécessaires avec les ressources contextuelles et à produire les mécanismes susceptibles d'inciter ce genre d'insertion coopérative. L'effectivité de la norme doit dès lors être redéfinie en rapport à un jugement sur les limitations contextuelles. L'efficacité de la norme est redéfinie en fonction de sa capacité typique à s'allier des ressources coopératives. Enfin, l'efficience de la norme dépend désormais de la qualité des mécanismes incitatifs qui conduisent son insertion contextuelle. On ne peut donc se contenter de dissocier dans l'analytique des jugements normatifs deux plans de leur construction rationnelle : la forme gnoséologique de leur acceptabilité rationnelle et la forme prudentielle (ou phronétique) de leur acceptation pratique. C'est au contraire la mise en corrélation de ces plans à travers leur redéfinition (comme plans du jugement typique et de la réflexivité inférentielle) et la prise en compte adéquate de leur asymétrie de perspective qui permet de développer une théorie de la normativité réellement opératoire. Dans la perspective d'une " pragmatique contextuelle ", trois plans sont donc mobilisés pour la construction théorique : le plan transcendantal des jugements normatifs, le plan empirique des mécanismes inférentiels et le plan spéculatif de la réflexivité permettant de parcourir prospectivement l'asymétrie des deux autres plans, si bien que le spéculatif s'introduit comme médiation du transcendantal et de l'empirique ou, encore, du noétique et du noématique.

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