Le fil conducteur des recherches menées
sur l'idéalisme allemand est la détermination tant
compréhensive qu'extensive du point de vue spéculatif
sur les limitations de la raison déjà mises en évidence
par la philosophie critique de Kant. C'est pourquoi ces recherches
ont privilégié ce qu'il est convenu de nommer l'idéalisme
post-kantien ou, au sens donné à ce terme par Schelling
en 1800, l'idéalisme transcendantal.
On retrouve dans ces recherches l'équilibre
général recherché grâce à l'asymétrie
entre les pôles noétique et noématique du
jugement. C'est ainsi que l'idéalisme dit objectif de Schelling
a d'abord été étudié selon son versant
le plus spéculatif, à savoir la possibilité
d'une pensée de l'absolu comme auto-révélation
de soi dans la raison finie (1989).
Ensuite, il a été relu comme processus d'objectivation
de cette forme spéculative d'auto-transcendance de la raison
dans le destin historique de la conscience collective (1992).
Ensuite, l'idéalisme subjectif de Fichte a été
étudié selon son versant pratique et populaire de
manière à mettre en évidence l'orientation
éthique de la solution réflexive apportée
à l'indécidabilité du désir humain
(1996).
Ensuite, il a été relu spéculativement comme
processus d'affirmation d'une forme de croyance philosophique
dans la destination éthique du monde, la "religion
philosophique" (2000).
On est ainsi passé d'une relecture de la modernité
comme principe d'autonomie de la raison (ad extra, puis ad intra
- 1992)
à une reformulation de l'idéalisme transcendantal
comme anticipation des limitations communautaires de l'ordre du
jugement pratique (2001).